Il est temps pour ce coeur de cesser d'être ému S'il lui est désormais refusé d'émouvoir. Pourtant, si je ne suis plus l'aimé, Que j'aime encore ! Mes jours ont leur feuillage jauni, Fleurs et fruits de l'amour ont passé; Le ver, le chancre et la douleur Sont pour moi seul ! Il a, ce feu qui ronge ma poitrine, L' isolement d'une île volcanique; Nulle torche ne s'allume à sa flamme Bûcher funéraire ! L'espoir, la peur, le souci jaloux, La part enivrante des peines Et du pouvoir de l'amour me fuient, Je garde les chaînes ! Mais ce n'est pas le lieu ni le moment Que des pensées de la sorte m'assaillent Quand la Gloire orne la bière Ou ceint le front ! L'épée, l'étendard, et le champ de bataille, La Gloire et la Grèce les voient autour de nous ! Étendu sur son bouclier, le Spartiate Ne fut pas plus libre ! Un sursaut ( non de la Grèce, elle est debout !) Un sursaut, oh mon âme ! Songe en qui Ton flux vivant reconnaît sa source...